LES ESSARTS

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Un hameau paysan tardivement rattaché à Grand-Couronne

L’origine des hameaux du Grand et Petit Essart remonte au XIIIe et XIVe siècle. Ils sont intégrés à la Forêt Royale du Rouvray. À l’époque, ils sont rattachés à la commune de Petit Couronne et constitués de masures. En 1657 le Roi vend une partie des bois par adjudication au sieur Degaumont sur une superficie de trois cents arpents, soit l’équivalent de cent deux hectares. Les bois sont défrichés et la maison des Essarts, devenue Château Saint Antoine de Padoue, est élevée. Apparaissent ensuite un grand colombier, une chapelle, une grange, des étables en pierre de taille et briques, ainsi que tous les bâtiments nécessaires à une exploitation.

Suivent de grandes voies de communication, l’avenue des Poiriers, l’avenue des Oulmes, l’avenue du Mail (actuelle rue du Général Blanchard). La ferme de Sasson, sise rue du Paradis, appartient au seigneur. Le 14 janvier 1704, à la mort de Degaumont, le Sieur Ledanoys de Tourville devient propriétaire du château Saint Antoine et de ses terres. En 1762, les habitants des deux hameaux n’avaient encore acquis aucune possession. En 1811, Les Essarts connaissent un accroissement considérable, le Petit Essart grâce aux concessions de terres faites par les seigneurs du château. Les hameaux sont alors composés d’environ deux cents feux.

 

En 1839, le Sieur Jules Ledanoys de Tourville, Conseiller au Parlement, intente un procès contre la commune de Petit Couronne. Selon lui, elle s’est approprié les chemins qui lui appartiennent au Petit Essart. La commune est pauvre, le procès coûte cher. Mais elle s’engage dans ce procès dans l’intérêt des habitants qui empruntent ces voies depuis des temps immémoriaux. Le 31 janvier 1842, le maire de Petit Couronne réunit les membres du conseil municipal et les plus forts contribuables. Il a reçu une requête des habitants des hameaux du Petit et du Grand Essart qui réclament leur rattachement à Grand Couronne. Le maire rappelle l’intérêt qu’il porte aux bons habitants des Essarts avec lesquels la bonne harmonie n’a jamais cessé d’exister et considère cette demande comme un acte d’ingratitude au regard des frais occasionnés par le procès. D'autant que la commune de Grand Couronne, également interpellée sur cette affaire, a repoussé presque à l’unanimité la demande des Essartais. Pourtant, Petit Couronne perd son procès le 22 février 1844, et (coïncidence ?) le 19 juillet 1844, les hameaux du Grand Essart et du Petit Essart sont distraits de la commune de Petit Couronne et réunis à la commune de Grand Couronne par ordonnance royale de Louis Philippe.

Les Essartais ne sont pas les bienvenus à Grand Couronne. Le maire de l’époque rappelle au préfet, dans un courrier du 11 octobre 1850, que les hameaux lui ont été imposés. Le premier à en faire les frais, c’est l’instituteur, M Tariel, homme dévoué auprès des élèves essartais depuis vingt-cinq ans. Il fait classe chez lui et, en 1850, il enseigne à soixante élèves, dont dix-huit gratuits. Mais le traitement de deux cents francs voulu par la Loi lui est refusé pendant deux ans par le conseil municipal. Lettre Mairie Rappelé à l’ordre par le préfet, le maire stipule que « les habitants des Essarts ne peuvent se plaindre », car l’instituteur reçoit une indemnité de logement, les pauvres bénéficient d’un soutien, les chemins vicinaux sont entretenus et un garde champêtre est rétribué pour les deux hameaux.

Plus tard, M. Ternisien, propriétaire de la ferme sise allée de la mare aux chênes, fait don de 3200 m2 pour la construction de l'église Saint Antoine de Padoue qui verra le jour en 1863. Église A la même époque, M. Tariel, l’instituteur, résilie ses fonctions vu son âge. Mais il refuse de louer son logement à la ville et soumet au conseil municipal le besoin d’investir dans une maison d’école. M. Ternisien vend une parcelle pour la construction de la maison d’école. Elle se tiendra juste à côté de l’église, « un avantage certain !» et ouvrira ses portes en 1868. École Essarts En 1896, M. Pimont, propriétaire du château Saint Antoine, fait construire une école privée de filles à l’angle de la rue du Général Blanchard.

 

Les belles villas du Grand Essart peuvent alors apparaître. Le hameau devient un lieu de villégiature pour les notables des environs.

 

 

 

 

 

Jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale l’activité des Essarts reste essentiellement agricole.

 

Les techniques et le matériel ont évolué.

 

Les anciens bâtiments de fermes, rénovés, sont aujourd'hui de coquettes habitations

dont les propriétaires ont su conserver l'architecture et les matériaux d'origine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Merci aux habitants des Essarts qui nous ont gentiment ouvert leurs portes et leurs archives ainsi qu’au personnel de la médiathèque Boris Vian. Le plan cadastral date de 1844. Si vous avez des informations, documents, archives sur Les Essarts susceptibles de compléter notre documentation veuillez prendre contact avec la Société d’Histoire de Grand Couronne. Vous pouvez aussi appeler Annick Mainot au 06 11 74 59 74. Merci.

Tous les documents seront étudiés et rendus à leurs propriétaires.

Cette exposition a été présentée au cours de la fête des associations, septembre 2019

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