Souscription : GRAND-COURONNE PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE de René Lefebvre
GRAND-COURONNE PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE de René Lefebvre
En 1989, à Grand-Couronne comme partout en France, on commémorait le bicentenaire de la Révolution française qui avait fait des sujets du roi des citoyens de la nation, avait proclamé la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et fait de la formule de Robespierre : Liberté, Égalité, Fraternité la devise qui figure depuis sur la façade des mairies. René Lefebvre faisait alors d’importantes recherches dans les archives afin de connaître comment les “Couronniers” ont vécu ce bouleversement de la société française entre les années 1788 et 1800 et comment ils se sont adaptés à cette mutation. Dans cet ouvrage il nous fait partager « la vie réelle et charnue du gros millier de gens qui font le tout de la population de Grand-Couronne » pendant cette période. Que de transformations, en effet, en peu de temps ! La paroisse devient une commune du département de la Seine-Inférieure ; elle dépend du canton d’Elbeuf, lui-même intégré dans le district de Rouen. C’est du district que viendront la plupart des directives de l’État. Un conseil municipal élu par les citoyens “actifs” remplace l’assemblée paroissiale ; l’État civil succède aux registres paroissiaux ; on instaure le calendrier républicain. En 1792, on proclame la République. En 1793, Grand-Couronne devient “La Réunion” et Petit Couronne, “La Fraternité”. On danse autour de l’arbre de la liberté, on arbore la cocarde et on pavoise les maisons avec le drapeau tricolore lors des nombreuses fêtes révolutionnaires. Les deux seigneurs, titulaires d’un fief dans la paroisse, Hayet et Pommeraye, perdent leurs privilèges. Le curé, Caumont est remplacé par son vicaire, Tounache, qui prête serment à la Constitution civile du clergé et se révèle un farouche jacobin. Et que de difficultés à résoudre en cette période, la principale étant le ravitaillement de la population auquel s’ajoute le poids de la guerre avec le départ des jeunes sous les drapeaux, les réquisitions et les fournitures à l’armée, le logement des troupes de passage. Tout ceci doit être géré par la commune dans la stricte observance des instructions du gouvernement révolutionnaire et sous la pression de la Société populaire et du Comité de surveillance locaux. Après le 9 Thermidor, beaucoup des changements opérés depuis le début de la Révolution sont remis en question, on revient sur ce que l’on appelle les “excès” de la Convention, le personnel municipal est épuré. Une nouvelle constitution suivie d’élections met en place un régime nouveau, le Directoire, qui durera jusqu’en novembre 1799. Les Couronniers durent faire preuve d’une grande faculté d’adaptation pour vivre tous ces changements. C’est ce que décrit l’ouvrage de René Lefebvre. Ce n’est que peu de temps avant sa disparition qu’il a décidé de le publier et remis le manuscrit à la Société d’Histoire. Il n’a pu en suivre la transcription et la mise en page qu’au tout début et nous avons dû choisir les illustrations qu’il n’avait pas eu le temps de collecter.
1 Expression employée par l’historien Claude Mazauric qui a relu l’ouvrage.
René LEFEBVRE (1932-2011) Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques
Né à Croisy-sur-Andelle (27), le 5 mars 1932, professeur agrégé d’Histoire et de Géographie. Après son diplôme d’instituteur obtenu à l’Ecole Normale de Rouen, c’est dans les écoles de Grand-Couronne qu’il enseigne, jusqu’en 1963.À cette époque, il entreprend des études de géographie auprès des Universités de Caen et de Rouen et il obtient une Maîtrise, puis l’agrégation en 1968.Il enseigne alors au Lycée André Maurois d’Elbeuf
(76), jusqu’à sa retraite, en 1992.Parallèlement, René Lefebvre prend activement part à la vie de la Commune de Grand-Couronne (76), dans laquelle il réside. Élu au conseil municipal de 1965 à 1983, il est adjoint au Maire de Grand-Couronne, Jean Salen, en charge, à partir de 1973, des Affaires scolaires. Il crée le Bulletin Municipal de Grand-Couronne et s’implique dans le jumelage notamment avec la ville de Velten (ex-RDA). En 1963 et 1964, il participe au jeu télévisé « L’Homme du XXe siècle » dont il sera l’un des six finalistes. En 1989, il participe à l’Association « AV.E.C » (AVancées Etudes Couronnaises), fondée à l’initiative de Jean Salen pour contribuer à la vie municipale de sa Commune. Il anime les manifestations du bicentenaire de la Révolution française à Grand-Couronne. En 1991, il crée l’Association « d’Etudes de l’Histoire et du Patrimoine de Grand-Couronne » dont il sera le Président et l’animateur pendant 20 ans. Atteint d’une grave maladie qui réduira sa mobilité, il poursuit néanmoins son activité d’historien jusqu’à son décès, le 4 Août 2011. C’est avec cette Association devenue « Société d’Histoire de Grand-Couronne » (SHGC), qu’il est coauteur des ouvrages sur « L’Histoire des Églises de Grand-Couronne » paru en 1993, du « Frais et charmant village de Grand-Couronne » paru en 1997. Il est également l’auteur de la brochure « 120 ans de Chemin de Fer à Grand-Couronne » parue en 2004. Il contribue, en outre, par ses recherches et ses notes, à l’élaboration du livre « Quand le village devient ville » publié en 2013. Avant sa disparition, René Lefebvre confie à la SHGC, un manuscrit concernant la Révolution Française vécue à Grand-Couronne qui fait l’objet du présent ouvrage. Étroitement liée à son mari, Liliane, son épouse, est décédée quelques semaines après lui.