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La maison de la Sente des Palis

Publié le par societe-histoire-grand-couronne.over-blog.fr

Cette maison, située 51 avenue du Général Leclerc a été occupée jusqu’à une époque récente par l’Institut médico-éducatif « Les Montées ». Depuis la construction du nouvel IME aux Essarts, elle est inhabitée et on ignore ce qu’elle deviendra. Or, cette propriété fait partie du patrimoine de Grand-Couronne, elle a une histoire.

Construite en 1861 par Madame Lefort, veuve de Louis Paul Lefort, propriétaire de la manufacture de tulles et dentelles, elle servit de logement à Edmond Laporte. Au décès de son mari en 1859, Madame Lefort (née Fizeaux de la Martel) le fait venir à Grand-Couronne pour diriger l’usine. Âgé de 27 ans, il devient son homme de confiance, s’occupant surtout de la partie commerciale. Il faut croire que Mme Lefort était satisfaite de la gestion d’Edmond Laporte car, dès 1862 elle ajoute, en sa faveur, un codicille à son testament par lequel elle « lui donne et lègue pendant sa vie la jouissance purement personnelle de la maison qu’il habite avec les dépendances. » Et, le 3 août 1870, elle lui vend cette maison pour 100 000 francs.

Après le décès de Mme Lefort en 1877, Edmond Laporte se retrouve sans emploi et sans ressources. Il entre à l’inspection du travail en 1879. Inspecteur à Nevers puis à Paris, il conserve sa maison de la Sente des Palis où il revient pendant les vacances et où il s’installe définitivement à sa retraite en 1905 mais, gravement malade, il décède le 7 octobre 1906.

Le 2 mars 1937, Madame Marie Laporte et son fils vendent la propriété à la PEC pour 120 000 F. Le 24 juin 1968, elle passe à APC qui absorbe la PEC ce jour-là.

Le 30/12/1992 la commune en fait l’acquisition pour installer l'IME “Les Montées" et confie la gestion au CCAS. L'établissement devient autonome en 1993.

Par acte notarié du 27/12/2004, chez Maître Bouju, à Grand-Couronne, le CCAS vend à l’IME le bien situé 1 rue des Palis.

 

Répertoriée à l’inventaire du patrimoine elle est ainsi décrite : « La maison est en retrait par rapport à la rue. Elle est construite en assises alternées de brique rouge et blanche. L'avant-corps central d'une travée est surmonté d'un pignon. Elle a un étage carré et un étage de comble en surcroît, le rez-de-chaussée est surélevé. La toiture à longs pans en ardoise est soulignée de lambrequins, Le pignon central est flanqué de deux lucarnes-pignons. La corniche est soulignée d'une frise à motif géométrique en brique rouge et ocre. On retrouve ce même décor au niveau du bandeau central. Une large marquise protège le perron et la porte d'entrée. »

Edmond Laporte n’a pas été seulement l’occupant de cette maison et le directeur de l’usine de tulles. Il a été conseiller municipal à Grand-Couronne, conseiller général du canton de 1874 à 1898 ; à ce titre il a fait acheter et restaurer par le département la maison des champs de Pierre Corneille, devenue musée. Inspecteur du travail, il a œuvré pour l’amélioration des conditions de travail dans les manufactures et notamment de celles des enfants. Passionné de littérature, il a noué d’étroites relations d’amitié  avec Flaubert, il l’a accompagné dans plusieurs de ses voyages et l’a reçu dans cette maison.

Aussi, à la Société d’Histoire, nous souhaiterions que cette maison soit préservée.

Thérèse Boulanger

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Mai 68 à Grand-Couronne

Publié le par societe-histoire-grand-couronne.over-blog.fr

En mai 1968, Grand-Couronne comptait deux usines importantes, la PEC et Chapelle-Darblay qui employaient plusieurs centaines d’ouvriers, employés et cadres dont beaucoup habitaient la commune. D’autres, nombreux, travaillaient à la Shell, ou chez Renault à Cléon

. Dans ces entreprises, la manifestation contre la répression du mouvement étudiant, et la grève du 13 mai sont massivement suivies. Puis, c’est l’arrêt de la production et l’occupation par les travailleurs en grève. Même l’usine Coupatan, récemment installée, cesse son activité. Les employés des services publics, les employés communaux et les enseignants se mettent en grève à leur tour.

Il faut gérer cette situation exceptionnelle : dans les usines, on veille à la sécurité des installations et à l’entretien des machines, dans la commune, il faut organiser l’approvisionnement, encadrer les enfants. La municipalité ouvre les cantines avec l’aide des employés grévistes et des centres aérés qu’animent de jeunes bénévoles.

. Des volontaires proposent des loisirs et des activités culturelles. On peut dire que la presque totalité des familles couronnaises sont impliquées ou du moins concernées par ce mouvement qui se déroule sans violences spectaculaires, mais dans un grand élan de solidarité.

Dans une brochure à paraître prochainement, la Société d’Histoire a entrepris de montrer comment les événements qui ont profondément marqué le pays se sont déroulés à Grand-Couronne.

En raison d’un tirage limité, nous conseillons aux personnes intéressées de réserver leur exemplaire.

 

Publié dans album

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