Un instituteur dans la Première guerre mondiale "Gaëtan Raullet (1879-1965)".
Société d'Histoire de Grand-Couronne
Article paru le Tambour de Grand-Couronne le 9/11/2018
Gaëtan RAULLET, directeur de l’école de garçons de Grand-Couronne, est mobilisé dans la 22e Territoriale. Sa correspondance avec Théophile LAMBERT révèle son état d’esprit et son quotidien de poilu.
Il évoque les pertes subies dès le début du conflit :
« Les vides qui se sont creusés dans nos troupes vont être amplement comblés avec autant de nouvelles recrues », dont l’ardeur combattive a déjà permis « ces avances insignifiantes de nos troupes qui prouvent de leur part un courage à toute épreuve. » « À ceux qui ont déchaîné une aussi terrible tempête », il souhaite un châtiment exemplaire.
« Il faut être sur les lieux pour se rendre compte des difficultés ».
La boue… « À nous l’argile, la glaise qui nous colle au sol et se colle aux effets ! » (21/12/1914). « Je suis de nouveau un habitant des cavernes dans la craie protectrice de la Champagne mais combien stérile ! … Nous avons repris la vie des tranchées succédant à nos travaux de terrassiers ».
Les gaz : « les Boches nous ont gratifiés de gaz lacrymogènes qui auraient pu nous faire supposer que nous avions épluché beaucoup d’oignons. » (19 octobre 1915).
La nostalgie « des années passées » perce dans ces missives. « Je revoyais le tir du 14 juillet où les habitants rivalisaient d’adresse pour gagner la modeste bouteille de champagne… C’était le bon temps. Il reviendra mais beaucoup manqueront à l’appel … Les vrais canons font entendre leur voix plus terrible et plus grave que le bruyant joujou de M. Vallée ». (17 juillet 1915).
Après l’armistice G. Raullet a repris son poste jusqu'à sa retraite.
Retrouvez cette correspondance dans Grand-Couronne pendant la Première Guerre mondiale à travers la correspondance des familles Édition Société d’Histoire.